Communiqué de presse No Bunkers – Dimanche 28 juin 2015

Au quatorzième jour d’occupation du Grütli, les transferts continuent et les nouveaux abris PCi de la Gabelle et des Trois Chênes se remplissent. Les primo-arrivants, de Syrie ou d’ailleurs, sont directement placés dans les bunkers du Canton et subissent immédiatement les conséquences terribles de l’absence d’une politique d’accueil humaine et digne de la Suisse et de Genève. Combien de temps devrons-nous encore subir les comparaisons entre les situations que fuient les migrant-e-s et les conditions d’accueil offertes à Genève ? Combien d’autres justifications du déni de responsabilité des autorités face à ces conditions jugées de plus en plus unanimement inacceptables ? Nous n’en sommes plus à une déformation près de l’un ou l’autre des détracteurs du mouvement. Mais certains mensonges récurrents méritent d’être encore une fois dénoncés.

Tout d’abord, il y a lieu d’abattre définitivement l’illusion entretenue autour de l’aspect temporaire de l’hébergement en abris PCi, en même temps que la méprisable accusation aux migrants du Collectif de se comporter en privilégiés refusant de « faire leur temps » en bunkers, alors que d’autres l’ont déjà subi. L’écrasante majorité des migrants qui ont rejoint le mouvement No Bunkers (parce qu’ils étaient déjà hébergés sous-terre ou par solidarité) après le refus de leur transfert, ont déjà passé des mois dans les bunkers. Huit personnes prises au hasard cumulaient à elles-seules 52 mois en abris PCi, avec souvent plusieurs aller-retours, notamment après l’incendie des Tattes. Un minimum de décence voudrait qu’on entende et respecte leur refus d’être encore enterré.

Un refus qui, comme il y a six mois, quand des requérants d’asile commençaient à s’organiser au sein de Stop Bunkers, est né et a été porté par les premières personnes concernées. L’instrumentalisation des migrants par des groupuscules, image classique répétée à l’envi dès lors que l’on est incapable d’imaginer que des personnes terriblement défavorisées puissent s’insurger contre leur condition, est l’apanage de ceux qui les préféreraient silencieuses. Les deux assemblées quotidiennes, les heures de discussion en plus petits groupes, les amitiés en construction, les témoignages poignants évoquant une famille retrouvée, une unité et un nouvel espoir de jours meilleurs sont les réalités qui ont permis ces 14 jours de lutte.

Finalement, rappelons une dernière fois que le refus de nous rendre dans l’espace proposé pour 10 jours au Seujet, sans garantie pour la suite, était basé sur des motifs qui ne restent obscurs qu’à ceux qui refusent de comprendre. S’il fallait encore revenir sur ce local, pourquoi ne pas relever ce qui le caractérise vraiment, à savoir au’il est la seule et unique proposition qui nous était parvenue jusqu’à hier pour un déménagement du Grütli. Pourquoi ne pas saluer les efforts faits par le Collectif pour permettre de rendre la Maison des Arts à son train-train quotidien, mais également pour trouver une solution permettant de vider voir de fermer les abris PCi ? Pourquoi ne pas exiger que les migrant-e-s soient traités humainement dès aujourd’hui et exiger des solutions immédiates ? Pourquoi ne pas dire que les rénovations au 13 Henri-Dunant peuvent attendre, ou que l’immeuble peut accueillir des habitants durant leur réalisation ? Pourquoi l’Hospice général a-t-il résilié ce contrat de location sinon pour déplacer les personnes à sa charge en périphérie, notamment au Foyer des Tattes déjà en surcapacité ? Pourquoi ne pas se questionner sur le temps que prendront les travaux à débuter et dénoncer le scandale d’un immeuble vide supplémentaire ? Pourquoi ne pas porter un regard d’être humain sur nos semblables d’où qu’ils viennent et exiger qu’ils soient traités comme tels ?

A l’heure actuelle, nous attendons confirmation du rendez-vous avec le Conseil d’Etat annoncé par voie de presse par M. Poggia. Ce rendez-vous, nous l’espérons, permettra de fixer la date d’un déménagement au 28C route de Meyrin. Cette nouvelle discussion sera à nouveau l’occasion de revenir sur l’échéancier prévu par le Conseil d’Etat pour la fermeture des bunkers.

No Bunkers – Collectif d’occupation du Grütli

Communique de presse No Bunkers – Dimanche 28 juin 2015

Communiqué de presse No Bunkers – Collectif d’occupation du Grütli vendredi 26 juin 2015 : Des solutions existent pour fermer les bunkers!

Après 11 jours d’occupation de la Maison des Arts du Grütli, il est de plus en plus urgent de trouver une solution d’hébergement. Comme nous le rappelions déjà dans notre courrier à M. Poggia, daté du 22 juin, l’Etat est propriétaire d’un bâtiment, sis au 28 C Route de Meyrin. Cet ancien foyer a été dédié à l’accueil d’adolescents depuis les années 70. Vide depuis décembre 2011, il est totalement adapté à l’hébergement du Collectif d’occupation du Grütli. Impossible à louer sans de coûteuses rénovations, des travaux mineurs permettraient cependant un hébergement quasi immédiat.

Près de 500 personnes ont manifesté aujourd’hui au départ du Grütli, vite rejointes par une Critical Mass enthousiaste formant un cortège de 1000 personnes se sont rendues sur place et ont pu visiter ce bâtiment, proposé depuis bientôt une semaine.

Aujourd’hui, une nouvelle rencontre s’est tenue en présence de M. Poggia et de M. Hodgers. Nous y avons réitéré notre volonté de trouver une solution rapide permettant un déménagement du Grütli, au travers d’un hébergement à la route de Meyrin.

Par ailleurs, nous avons transmis une proposition extrêmement prometteuse pour permettre un transfert massif des personnes vivant dans les bunkers dans un bâtiment en surface. Nous espérons que cette proposition permette au Conseil d’Etat de transformer en acte la volonté partagée de mettre fin à l’hébergement en abris.

Finalement, nous avons évoqué l’existence de solutions à moyen terme pour l’installation de modulables sur les terrains appartenant aux autorités cantonales. Ces installations, déjà éprouvées à Genève et ailleurs, sont profondément plus dignes et humaines, en plus d’être bien moins coûteuses que l’utilisation des bunkers. Elles pourraient être mise sur pied comme solution temporaire dans l’attente de la construction en dur des mille places d’hébergement annoncées et permettraient au Canton de Genève d’être le premier à annoncer l’arrêt définitif de l’hébergement dans les abris PCi.

Par ailleurs, nous avons fait part à MM les Conseillers d’Etat de nos préoccupations quant aux conditions nécessaires à la poursuite d’un dialogue en bonne intelligence. Nous avons demandé que l’Hospice Général (HG) cesse de considérer comme « disparues » les personnes s’étant formellement opposées à leur transfert dans les bunkers. L’HG faisant ainsi preuve de mauvaise foi puisqu’il est notoire que ces personnes résident au Grütli. Nous avons insisté sur la nécessité que l’HG fixe un lieu où les migrants s’opposant à leur transfert puissent aller chercher leurs prestations d’aide d’urgence, prestations relevant du droit à la survie et permettant l’accès au soin et qui, pour certains, leur ont été refusées.

Nous avons demandé que les plaintes pénales relatives aux revendications du mouvement soient levées. Nous avons finalement rappelé l’existence de tentatives répétées d’intimidation par la police et dans les lieux d’hébergement. Celles-ci doivent cesser. Le mouvement No Bunkers ne doit pas être criminalisé. Toutes les personnes enlutte pour le respect de leurs droits fondamentaux et de la dignité humaine, doivent être soutenues et non inquiétées.

Communiqué de presse du vendredi 26 juin 2015

Message envoyé le 26 juin à la rédaction du GHI

Votre article du 26 juin 2015 intitulé « MANIF «NO BUNKERS» » contient non seulement des informations erronées mais également diffamatoires.

La manifestation « Ramène ton char » contre la gentrification, dont les affiches d’appel pouvaient être aperçues depuis plusieurs semaines, n’a pas été organisée ni relayée par le Collectif d’occupation du Grütli.

Nous vous engageons donc à modifier ou supprimer l’article paru sur le site internet et à procéder à un erratum.

Meilleures salutations

Le Collectif d’occupation du Grütli

Lettre ouverte du Collectif d’occupation du Grütli – No Bunkers À Alexandre de Senarclens, président du PLR genevois – Jeudi 25 juin 2015

Nous avons jugé que l’opinion exprimée par Alexandre de Senarclens, président du PLR genevois, dans l’édition du Temps du 25 juin 2015 méritait une réponse.

M. de Senarclens, vous accusez en premier lieu le mouvement No Bunkers, que vous confondez avec le collectif Stop Bunkers, de discréditer « toutes celles et ceux qui militent pour une politique d’asile responsable et humaine ». Nous sommes soulagés que ce discrédit ne puisse vous faire du tort, en constatant que la question des migrant-e-s et de leur accueil n’a aucune place dans les cinq points de votre programme. Sans nous permettre, de notre côté, de nous exprimer à la place des autres, nous tenons à vous rappeler simplement qu’entre autres la Coordination asile et la Ligue suisse des Droits de l’Homme ont signé le Manifeste No Bunkers, que le Centre social protestant et Caritas Genève soutiennent ses revendications en plus d’une aide matérielle. D’après vous, ils seraient donc parmis « les agitateurs habituels de l’extrême gauche genevoise » qui échauffent une « poignée de requérants d’asile » ; de même que les nombreux partis politiques associations et syndicats qui ont également soutenu le collectif et son Manifeste.

À nous de résumer l’affaire. Les cris d’alerte lancés depuis 6 ans par les associations qui travaillent au quotidien sur les questions de l’asile et qui « dénoncent un dispositif d’hébergement cantonal des demandeurs d’asile qui n’a cessé de se densifier, jusqu’à arriver à saturation », n’ont pas reçu l’attention des autorités, pas plus que le rapport de la Commission nationale de prévention de la torture paru le 28 août 2014 qui relevait que « ces installations militaires ne sont adaptées qu’à des séjours de courte durée, de trois semaines au maximum ». Stop Bunkers, qui rappelons-le, est un collectif de réfugiés habitant dans les abris de la protection civile à Genève, écrivait, le 23 janvier dernier, une lettre à l’Hospice général signée par 117 requérant d’asile qui dénonçaient les conditions de vie dans ces abris. Il aura fallu l’occupation de la Maison des Arts du Grütli pour qu’il soit enfin dit clairement par les autorités et les responsables politiques que, pour reprendre vos propres mots, « personne ne pense que l’hébergement en abri PC puisse être une solution durable ». Vous devez reconnaître ce mérite aux actions du collectif d’occupation et au soutien populaire massif dont elles ont bénéficé.

Revenons à présent sur certaines de vos affirmations. Premièrement, que les migrant-e-s impliqué-e-s dans cette lutte pour le respect de leur dignité d’être humain sont « une poignée de requérants d’asile déboutés ». Cette première assertion témoigne de votre méconnaissance de la situation, tant il est vrai que ces 10 derniers jours, une solidarité sans mesure s’est exprimée entre les migrant-e-s, quel que soit l’état de leurs procédures d’asile, tordant le cou aux images d’une guerre ouverte et inévitable entre les communautés, que certains se plaisent souvent à imaginer et entretenir. Il est par ailleurs complètement erroné d’affirmer que les requérants d’asile du Collectif d’occupation du Grütli sont tous des personnes déboutées. Quant aux autres membres du Collectif, que vous qualifiez d’« agitateurs habituels de l’extrême gauche genevoise », ils ont mis à profit leurs contacts, leurs compétences et leur matériel pour nourrir plusieurs centaines de personnes matin, midi et soir depuis maintenant 10 jours, et permettre, dans les conditions les moins mauvaises, l’hébergement au Grütli. En réduisant leur action à une instrumentalisation visant à « échauffer » les migrant-e-s en lutte, vous déniez par là-même à ces derniers la capacité et la volonté de lutter pour leur dignité et faites preuve d’une seconde méconnaissance coupable de la situation sur place. Des migrant-e-s ont relevé la tête, ont dit non et ont trouvé des personnes solidaires pour lutter avec eux: c’est aussi simple et courageux que cela.

Deuxièmement, en même temps que vous reconnaissez l’inhumanité du logement dans les abris, vous affirmez que le refus des personnes concernées de leur transfert dans les abris « dessert et discrédite toutes celles et ceux qui militent pour une politique d’asile responsable et humaine ». Sans revenir sur la contradiction intrinsèque à vos propos, vous sous-entendez que l’hébergement dans les bunkers devrait être accepté de manière temporaire par les requérants d’asile. Il y a bientôt deux semaines, les transferts sous contrainte commençaient, cumulés à une interdiction pour les personnes concernées de revenir dans les foyers sous peine d’emprisonnement, alors qu’elles y vivaient pour certaines depuis plusieurs années. Personne, à l’heure actuelle, ne peut prendre d’engagement quant à la durée de cette « solution temporaire ». M. Girod, directeur de l’Hospice général, a lui-même confirmé qu’il était inévitable qu’elle dépasse les quelques semaines, malgré les conséquences dramatiques pour la santé physique et psychique qu’un habitat prolongé dans ces structures peut engendrer. On demande à ces personnes de retourner dans ces bunkers, dans lesquels ils ont déjà souvent passé plusieurs mois, pour y vivre une nouvelle période dont personne n’arrive à définir la durée. Alors oui, cette « solution » est indigne, tout comme il est indigne de dénigrer qui que ce soit ayant eu le courage de la refuser.

Il n’y a eu à ce jour qu’une proposition concrète, émanant du Conseil administratif de la Ville de Genève, pour le relogement du Collectif d’occupation du Grütli. C’était celle d’un centre sportif, vers laquelle un déménagement était prévu dimanche 21 juin. Cette proposition a été retirée suite au refus des autorités cantonales et de l’Hospice général de prendre en charge le bâtiment. Quant au local un temps proposé dans le quartier du Seujet, il ne constituait pas une proposition acceptable. Tout d’abord parce qu’elle ne devait durer que 10 jours, sans aucune garantie pour la suite. Les personnes impliquées ne savaient que trop le risque d’être contraintes de retourner dans les bunkers à l’issue de cette période. Ne vous en déplaise, M. de Senarclens, il est vrai que l’argument des contrôles de police dans le quartier fut également déterminant. Les migrants du Collectif, pour la plupart originaires d’Afrique, évitent cette zone de la ville où le risque d’être arrêtés au cours d’une des nombreuses interventions policières hebdomadaires est très élevé pour toutes les personnes de couleur. En tirer la conclusion qu’elles auraient de fait quelque chose à se reprocher est tout simplement injurieux. Par ailleurs les intimidations policières que subissent les migrants impliqués dans cette lutte et que nous dénoncions dans notre Communiqué du 23 juin, ne peuvent qu’augmenter la défiance de ces derniers envers les forces de l’ordre.

Revenons maintenant sur ce « mythe tenace de l’afflux « massif » de réfugié », si facile à répéter, surtout lorsqu’il n’est étayé d’aucun chiffre. L’absence coupable d’anticipation de la part des autorités, sur laquelle nous revenions précédemment, est une réalité bien plus tangible que celle d’une « situation de crise », quand on sait que la différence du nombre de demandes d’asile entre janvier et mai 2014 et la même période en 2015 n’est que de 24. Utiliser aujourd’hui « les centaines de milliers de personnes [qui] fuient les horreurs de Daech au Maghreb ou au Moyen-Orient » comme argument contre les revendications du Collectif No Bunkers est également malvenu. Doit-on vous rappeler que le conflit en Syrie dure depuis 2011, sans parler évidemment des guerres en Irak et en Afghanistan, et que la Suisse est seule responsable de son réveil tardif face à cette situation d’horreur, dont les conséquences ne doivent pas peser sur les migrant-e-s déjà sur son territoire et aux parcours très souvent terribles.

Nous n’avons pas eu la chance ni de vous voir au Grütli pour comprendre la situation, ni de vous avoir à la table des négociations. L’absence de proposition de notre part est une accusation que vous devriez réserver aux autorités, qui sont responsables des personnes présentes sur leur territoire. Nous avons quant à nous multiplié les efforts pour permettre une fin heureuse à cette situation. En attendant, n’hésitez pas à faire valoir les vôtres…

Finalement, si le millier de personnes présentes le 18 avril en solidarité avec les migrant-e-s en lutte, les centaines de personnes mobilisées contre le renvoi d’Ayop, les cinq manifestations de soutien organisée ces dix derniers jours et qui ont rassemblé des milliers de personnes, les centaines de signatures soutenant le Manifeste et la solidarité sans borne manifestée sur place ou au travers de dons, les 1000 places d’hébergement pour les requérant-e-s d’asile annoncées à moyen terme par M. Poggia, vous amènent à la conclusion que « le seul succès aura été d’avoir réuni toute la population genevoise contre lui », nous ne pouvons que constater l’abîme immense qui sépare vos interprétations de l’action de notre collectif.

S’il est encore besoin, M. de Senarclens, de vous convaincre de la réalité de l’hébergement dans les abris PCi, ou des parcours des migrant-e-s que les autorités désirent y transférer, la lecture de ces témoignages pourrait vous éclairer. Quant aux  « irresponsables », comme vous avez pu le constater, ils ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

Cordiales salutations

No Bunkers – Collectif d’occupation du Grütli

 

Pour plus d’informations :

stopbunkers.wordpress.com

https://www.facebook.com/pages/No-Bunkers-Collectif-doccupation-du-Grütli/821645137921676?ref=hl

renverse.ch

 

Télécharger la Lettre ouverte à M. de Senarclens 25.06.15

 

 

Manifestation No Bunkers – Vendredi 26 juin, 18 heures, Grütli

L’urgence de la situation exige des réponses urgentes!

Soyons toujours plus nombreuses et nombreux pour exiger des solutions rapides pour l’arrêt de l’hébergement dans les bunkers.

Arrêt immédiat des transferts!

Fermeture des bunkers!

Des conditions dignes et humaines d’accueil et d’hébergement pour les migrant-e-s!

Merci pour votre soutien! Diffusez cet appel et signez le Manifeste!

https://www.facebook.com/pages/No-Bunkers-Collectif-doccupation-du-Grütli/821645137921676?fref=ts

Affiche 26.06

Petit tour d’horizon des communiqués de soutien

Merci à toutes les personnes qui soutiennent activement le Collectif d’occupation du Grütli et ses revendications. La lutte continue!

Nous vous encourageons également à exprimer ce soutien au travers de lettre de lecteurs, de commentaires, et de toute autre manière qui montre la solidarité populaire massive dont bénéficie le mouvement.

Petit tour d’horizons des communiqués de soutiens reçus à ce jour.

CSP et Caritas Genève : Il est inhumain de loger quelqu’un sous terre, dans l’incertitude

Conseil administratif de la Ville de Genève : Collectif des requérants au Grütli: le silence du Conseil d’Etat ne peut plus durer

Conseil administratif de la Ville de Carouge : Carouge souhaite trouver d’autres solutions plus dignes pour accueillir les migrants

Ligue Suisse des Droits de l’Homme – Section Genève

Parti socialiste genevois : Le Conseil d’Etat doit assumer ses responsabilités dans le respect des droits humains

Collectif R : Collectif d’occupation du Grütli et Refuge Saint-Laurent : Même combat !

FIFDH et FIDH : Genève « Capitale internationale des droits humains » doit accueillir les réfugiés avec humanité

Stop aux intimidations policières: Communiqué de presse du Collectif d’occupation du Grütli Mardi 23 juin 2015

 

 

Rencontre avec le Conseil d’Etat

Aujourd’hui, nous avons été reçus par MM les Conseillers d’État A. Hodgers et M. Poggia, accompagné de M. Girod, directeur de l’Hospice général. Après cette discussion, il apparaît qu’aucune solution d’hébergement à court terme n’a été trouvée par les autorités afin de permettre la fermeture des abris PCi. Le gouvernement reconnaît que les bunkers ne sont pas une solution digne pour l’accueil des migrants et a exprimé son intention de les fermer dans un délai le plus rapide possible, mais impossible à estimer. Les autorités prétendent qu’elles ne peuvent s’engager sur la durée de l’hébergement en bunker qui, de l’aveux même de M. Girod, pourrait durer plusieurs mois. Nous avons rappelé que l’urgence de la situation actuelle méritait un traitement immédiat et à la hauteur des enjeux, relevant de la dignité des personnes concernées et à la responsabilité de l’Etat suisse et du Canton de Genève vis-à-vis d’elles. Nous attendons toujours un engagement clair et public des autorités quant à leur volonté de clore les abris PCi. De ce fait, une promesse à long terme et sans qu’aucun échéancier ne puisse être dressé ne peut être satisfaisante.

Les transferts sous contrainte continuent, deux abris PCi sont en cours d’ouverture. Plus que jamais, nous maintenons nos revendications et exigeons qu’elles soient entendues. M. Poggia s’est toutefois engagé à ce que les migrants du collectif retrouvent leur accès aux prestations minimales de l’aide d’urgence, droit constitutionnel, dont ils sont actuellement privés. Il devrait être enfin possible pour ces derniers de récupérer leurs affaires sans difficulté.

Des intimidations inacceptables

Depuis le début de ce mouvement, nous rapportons que les migrants étaient la cible d’intimidations massives de la part des agents de sécurité et des forces de police dans les foyers d’accueil. Les agents de sécurité ont tenté de dissuader les habitants de participer au mouvement. De plus, plusieurs migrants actifs au sein du collectif ont été interpellés par les forces de police. Celles-ci font usage de photographies prises lors de manifestations pour justifier ces interpellations et somment les personnes de s’expliquer sur leur présence. Ces intimidations doivent cesser immédiatement. Nous attendons des autorités qu’elles prennent les mesures nécessaires pour que cela ne se reproduise plus.

La solidarité entre les réfugiés, qui s’exprime au travers d’une implication dans le mouvement, ne peut pas être criminalisée. Cette lutte pour la dignité à laquelle participent de nombreux requérants, doit être saluée et non réprimée.

No Bunkers – Collectif d’occupation du Grütli

Lettre de Mauro Poggia et Réponse du Collectif d’occupation du Grütli – No Bunkers

Vous trouverez en pièce-jointe la lettre du Conseiller en charge du Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé, Mauro Poggia suite à l’entretien avec le collectif et datée du mardi 16 juin 2015.

Vous trouverez également la réponse point par point du collectif aux arguments de M. Poggia, envoyée ce lundi 22 juin 2015 au Conseil d’Etat.

Le Collectif d’occupation du Grütli n’a, à l’heure actuelle, reçu aucune réponse à ses revendications, ni obtenu de nouvel entretien avec le Conseil d’Etat, comme demandé instamment depuis une semaine.

La lutte continue! Soyez nombreux chaque soir à 18 heures devant le Théâtre !

Lettre M. Poggia 16.06.15

Réponse à M. Poggia 21.06.2015